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La vie dans les champs de carottes bleues
3 novembre 2004

Peter Pan...

Et hop, c'est demandé, c'est fait!
Une BD fabuleuse! Par Loisel évidemment! Ceux qui ne connaissent pas, je vous insulte même pas, je vous encourage à découvrir!!!!!


"J'aime beaucoup les BD aussi.
-Ah ouais, tu lis quoi en ce moment par exemple?
-Ben Percevan (note de moi : GENIAL! mais le dernier tome m'a déçu...), les chroniques de la lune noire, Le troisième testament, Peter Pan...
-Peter Pan?!
-Mais c'est génial!
-mouais..."

Combien de fois on me l'a fait ce "mouais" qui veut dire "tu lis des BD nazes et pour enfant mon pauvre". Alors à tous ceux là je veux dire plusieurs choses :
-y'a pas de choses nazes, tant qu'on aime c'est le paradis ce qu'on lit!
-oui, je lis des BD pour enfant (je suis un fan de ... zut son nom m'échappe!)
-Peter Pan est tout SAUF cela : "BD nazes et pour enfant"

Déjà un résumé... mais est-il nécessaire? Surement. Londres 1887. C'est l'hiver, il fait froid, il fait faim, il fait triste. Peter vit son enfance entre les prostituées, les alcooliques, sa mère (un peu des deux) qui le bat et son coin de rêve : le vieux Kundal qui lui apprend à lire mais surtout à rêver... Et puis un jour, dans une ruelle sombre sa vie change : la fée clochette le trouve au détour d'un vieux quai et l'entraine au pays imaginaire. Il deviendra d'abord pirate pour des rêves d'aventure avant de se rappeler que son rôle ici est de prendre la tête du peuple immaginaire (fées, sirènes, nains, gnomes et autres centaures....) pour bouter ces rifiands hors de l'île du rêve. Entre manigances, retours à Londres, enfants perdus et histoires de maman, voilà l'histoire de Peter Pan. Pour la suite, lisez, je n'ai pas de meilleur résumé ou conseil!

Mais pour ce qui est du reste de ma critique me direz-vous. Déjà Peter Pan ça se range dans la catégorie "horreur fantastique" comme j'ai vu sur un site (encore que ce soit un poil exagéré). Ce n'est pas autre chose. C'est une BD où les amis blessés meurent, ou Jack l'éventreur est tout sauf un mythe, ou l'enfance lutte à corps perdu pour survivre aux adultes de Londres. Et au pays imaginaire ce n'est pas mieux. On meurt, on se massacre mais peut-être pire que tout : on oublie. Un ami mort sera oublié en deux jours et je trouve cela d'une horreur indicible.
"Bientot nous aurons oublié, lui n'a pas notre chance.
-Je ne sais pas si c'est une chance Merlin..."
extrait du tome 6
C'est un monde où les cauchemars savent prendre vie et savent être mis en image dans toute leur horreur par le graphisme de Loisel. Dans Peter Pan la fée Clochette est appelée "garce" tous les trois mots, les enfants perdus aprennent la cruauté et la guerre, les sirènes inpudiques et indécentes ont des envies de meurtre. Un univers délicieusement noir où l'on a du mal à croire à l'innocence des enfants perdus et d'une partie du peuple immaginaire...

Il fallait bien sur un dessin à la hauteur de ce défi à la face du cliché du conte de fée tout rose. Et celui de Loisel est pile poil ce qu'il faut. Sombre même dans les moments heureux pour faire planner uen atmosphère inquiétante (au pays des rêves, c'est un comble!). Les dessins sont fouillés mais pas fouillis ce qui est le top du must pourrait-on dire! ^^ C'est réellement noir au même titre que peut l'être Blacksad ou *encore un nom qui m'échappe*. Et pourtant ce n'est pas trop. C'est triste mais bien dosé. Cela réhausse les petits moments de joie futile, tout en donnant un climat favorable aux pires choses.. chapeau l'artiste!

Juste un dernier mot sur le dernier tome que je viens de lire et attendais avec impatience. Déjà la plus belle des couvertures de la série, sans conteste! Un avant gout de ce qui se trouve à l'intérieur. Clochette comme nul n'aurait osé l'immaginer, mais je n'en dis bien sûr pas plus, du grand art. Je dois dire que cela ne prolonge pas le tome d'avant comme je le pensais, mais ce n'est pas un problème. L'écran se déplace sensiblement et on suit les mêmes héros mais pas face à la même aventure réellement. Il subsiste des incertitudes sur ce que l'on pensait être le noeud de l'histoire (les noeuds en fait) et d'autres choses surgissent sur le devant de la scène... Surprises et autres vous y attendent pour une fin qui, bien sûr, ne sera pas celle d'un compte de fée!

En bref, une grande BD que je conseille à tout le monde mais pas à leurs petits frères ou soeurs! ;-p
Le mot de la fin revient, une fois n'est pas coutume à l'auteur :

«Mon album est à la croisée de toutes les enfances et son histoire recueille cette substance merveilleuse, alchimie du rêve et de la réalité qui s'envole sans que nous le voulions quand nous devenons grands. Il y a de la magie, de la poésie mais aussi énormément de souffrance et de cruauté dans ce monde là...»

Régis Loisel

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Commentaires
L
Alors moi qui suis un inconditionnel de Loisel depuis l'heureuse découverte de la quadrilogie (à l'époque) de "La quête de l'oiseau du temps" dans la chambre pourtant interdire de ma soeurette, je trouve ton article très bien! Et j'espère, qu'à l'instar d'un George évangélisateur suprême (hum fou !), tu convertiras la foule à cette version des plus poétique de Peter Pan!<br /> <br />
M
c'est tout bizarre la nouvelle présentatiiiiiiion *bim* sur les fesses, mais j'vais m'y faire ^^. kisu et vive les "Yapocs" hé hé hé
N
merki ! j'la lirai à la cnaf :)
La vie dans les champs de carottes bleues
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